Tiré du Réseau canadien d’éducation géoscientifique (RCEG)

Les eaux souterraines

Ressource inestimable alimentant près de 65% de la population de la Côte-du-Sud, l’eau souterraine n’est pas à l’abri de tous les dangers. Dû à sa qualité généralement bonne et son accessibilité, elle est grandement priorisée comme source d’approvisionnement en eau municipale. En étant cachée sous nos pieds, nous oublions parfois son existence et nous la rendons plus vulnérables aux nombreuses sources de contamination provenant des activités humaines. En cas de contamination, son traitement peut être long et coûteux, voire irréalisable. Sa protection est donc capitale pour la santé humaine et environnementale.

Qu’est-ce que les eaux souterraines ?

Imaginons les eaux souterraines qui circulent dans une éponge sous nos pieds. Cette éponge faite de roc fracturé ou de particules granulaires (sable, gravier ou autre) se nomme aquifère.

D’abord, cette eau provient des précipitations qui s’infiltrent dans le sol et qui percolent verticalement vers une zone saturée en eau qu’on appelle nappe phréatique. Ensuite, selon la topographie du bassin versant, cette eau circule lentement à travers un réseau de fractures et de pores connectés pour finalement resurgir dans un cours d’eau. Toutefois, leur temps de parcours dans l’aquifère peut être écourté par le pompage des puits.

Où en est la recherche en Chaudière-Appalaches ?

Afin de protéger et d’assurer la pérennité des ressources en eau souterraine du territoire municipal, le gouvernement du Québec a mis sur pied en 2008 un programme sur l’acquisition des connaissances sur les eaux souterraines (PACES). Ce programme a permis de mettre à jour notre savoir sur cette ressource invisible du Québec méridional. Pour la région de Chaudière-Appalaches, après trois années d’études de terrain, un rapport contenant une étonnante quantité d’informations et de données a été publié en 2015. Devant l’abondance et la complexité de l’ information disponible, il est difficile pour les gestionnaires municipaux de cette ressource  d’assimiler et d’arrimer le contenu des rapports PACES à leur document de planification

Afin de répondre à cette problématique, l’OBV de la Côte-du-sud s’est associé à deux chercheurs de l’université Laval et de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) dans l’optique de faciliter le transfert des connaissances sur les eaux souterraines. Pour se faire, deux étudiantes à la maîtrise en aménagement du territoire de l’université Laval ont donc réalisé des documents de vulgarisation ainsi qu’un outil d’aide à la décision destinés aux acteurs municipaux. Afin de cibler les éléments à simplifier et le format des documents, un sondage leurs a été envoyé. À partir de ces réponses des cartes vulgarisatrices et indicatrices ont été développées.

Les cartes vulgarisatrices

Les cartes vulgarisatrices visent à présenter un portrait des éléments essentiels sur les eaux souterraines aux gestionnaires du territoire.

Voici quelques exemples de cartes que vous retrouverez dans les documents :

  • Topographie et limites des bassins versants : Cette carte montre le sens de l’écoulement des eaux souterraines et de surface. Elle aide les municipalités à localiser la provenance des eaux souterraines des hauts topographiques d’un bassin versant vers un cours d’eau.
  • Utilisation du territoire : Cette carte représente les activités humaines prédominantes sur le territoire. Elle offre aux municipalités un portrait des activités sur son territoire pouvant causer une contamination.
  • Conditions de confinement : Cette carte fait état des secteurs où l’eau s’infiltre ou ne s’infiltre pas dans le sol. Elle aide à cibler les secteurs contribuant à la recharge des eaux souterraines et ceux protégés par une possible contamination en surface.
  • Zones de recharge : Cette carte localise les zones de recharge qui renouvellent en bonne quantité les eaux souterraines.
  • Vulnérabilité : Cette carte représente les zones de l’aquifère qui sont vulnérables une contamination provenant des activités humaines à la surface du sol. Pour les municipalités, cette carte permet de cibler des zones sensibles où des mesures particulières de prévention et de gestion pourront être mises en place.
Les cartes indicatrices

Les cartes indicatrices apportent un diagnostic de la ressource. En combinant les trois cartes, les aménagistes identifieront les enjeux et cibleront des zones de recharge à protéger qui assurent la sécurité et la pérennité de l’approvisionnement en eau des usagers.

  • Identification de zones de recharge à vulnérabilité élevé
  • Identification de zones de recharge sensibles aux activités anthropiques
  • Identification de zones de recharge à fort usage

Données disponibles :

Une base de données et un guide géomatique peuvent être partagés sur demande aux municipalités et aux MRC. Contactez l’adresse suivante pour en faire la demande : edith.blanchet@obvcotedusud.org

Visitez la page du RQES afin d’avoir plus d’information sur les eaux souterraines.